mardi 11 décembre 2007

Lady Vengeance


Lady vengeance

Geum-ja, belle femme de 19 ans est accusée, à tort, d’avoir séquestré et étouffé un enfant de cinq ans. Pendant les treize années que durera sa peine, aidée par ses camarades de prison, elle façonne un plan sadique contre celui qui lui a fait porter le chapeau. Or, à sa sortie, la rencontre avec sa fille de treize ans modifie ses objectifs…

Dernier né de Park Chan-wook mais surtout volet final de sa trilogie sur la vengeance, Lady vengeance a la difficile tâche de passer après deux films formellement très différents. Social et posé comme Mister Vengeance ? Furieux et jouissif tel Old Boy ? Voici les questions que l’on peut légitimement se poser en entrant dans la salle obscure. C’est oublier que le sieur Park est un sacré malin. Truffée d’idées tordues et de seconds degrés plaisants, la première partie du film nous place directement du coté d’Old Boy et de son tourbillon de sensation. D’ailleurs l’esthétique, travaillée jusqu'à l’extrême (le costume de Geum-ja, les tapisseries de son appartement…), va encore plus loin que pour son aîné, vers une stylisation outrancière. Pourtant, et c’est là le plus réjouissant, la seconde partie du métrage aborde de manière frontale LA question cachée sous le voile des trois films (surtout dans Mister vengeance) : la vengeance est-elle l’ultime acte de rédemption. Loin de nous la servir comme un sujet de philo du Bac, Park Chan-wook en profite pour l’enrober de situations extrêmement sadiques (on dirait presque du Miike) et paradoxalement drôles. Le tout donne un propos d’une justesse étonnante, preuve de la virtuosité de sa mise en scène. Les défauts minimes, comme un léger manque de rythme ainsi qu’une symbolique parfois lourdingue, n’entachent en rien ce dernier volet qui réussit à rendre cohérant cette trilogie de la vengeance.

Emile.


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